samedi 23 janvier 2010

C' est votre dernier Voyage . partie II



 


Voilà que cela me revient, j’avais une quête, une quête du rêve. A quelle baliverne avais-je cru pour me jeter dans cette histoire ? Fallait-il comme des plus banalement, passer par une quête pour trouver la vérité de son être, j’espérais au fond de moi que ce n’était pas le cas, mais comme les autres je ne suis pas à l’abri de la bêtise et de la naïveté. Non, il fallait que ce soit autre chose, quelque chose de plus puissant, de plus absolu. Pourquoi chercher le rêve dans un endroit qui est dépourvu du minimum de conditions favorables à la rêverie ?
Trop de questions, trop d’inconnues pour ne serait ce qu’émettre des hypothèses. Il me fallait maintenant de l’action, des faits bruts. La fin de mes pérégrinations mentales approchait puisque la gare de Terminus et ses néons blafards me saluaient et me ramenaient à la réalité. Alors que je descendais du train, je ne fus pas déçu du vent glacial qui me souhaita la bienvenue, auquel de toute façon je m’attendais. L’animation des rues de Terminus me fascinait par son absence. Cela ne m’affecta point, au contraire, ne pas avoir à faire avec les zombies qui peuplaient cette bourgade m’arrangeais plus qu’autre chose. Néanmoins, il fallait trouver un hôtel correspondant à mes moyens. Un grand hôtel au crépi jauni par le temps fit l’affaire. La conversation minimale de son gérant me convint tout à fait jusqu’au moment où refermant la porte de ma chambre il me souhaita, avec le plus beau des sourires, une bonne nuit et de beaux rêves. Mon air interloqué le surpris de même et il parût vexé de ma réaction. Réaction qui me paraissait somme toute normale du fait de l’incongruité de son propos, autant souhaiter bonne nuit et de beaux rêves à un prisonnier dans la plus sordide des geôles.
Cet intermède ne m’empêcha pas de m’endormir rapidement, la fatigue du voyage aidant, je ne tardais pas à me jeter dans les bras de Morphée. C’est alors que le rêve commença pour ne jamais s’arrêter.

C’EST VOTRE DERNIER VOYAGE. Partie I




- C’est votre dernier voyage
- Pardon ?
- Je dis, « c’est votre dernier voyage », il n’y a plus de coupon de libre sur votre carte de transport donc c’est votre dernier voyage, est ce clair ?
- Oui, oui, excusez-moi.

Ce contrôleur bedonnant ne croyait pas si bien dire, c’était effectivement le « dernier voyage » que j’entreprenais de ma courte vie.
Cela faisait trois jours que je croupissais dans ce misérable et miteux train d’Avant Garde et Terminus n’était plus très loin. Encore deux heures et mon statut de voyageur standard allait changer du tout au tout.
Rares étaient les voyageurs, qui comme moi, prenaient les trains d’Avant Garde jusqu’à Terminus et ceci pour une bonne raison : c’est qu’il fallait être fou pour aller traîner ses guêtres dans la contrée la plus sordide qu’il soit donné d’exister : celle de Terminus.
Cet endroit était une bizarrerie de la nature et de la société. Ce pays ressemblait à un gigantesque terrain vague sans aucune limite réellement connue, en outre, la sociabilité culminait, non sans mal au degré zéro de l’humanité.
Que venais-je chercher ou trouver dans ce lieu indigne du peu d’humanité qui m’imprégnait encore ?
Dans les limbes de mon réveil plus que difficile, cette question résonnait douloureusement. Le goût amer de la fuite m’empoisonnait la bouche m’obligeant à faire l’effort de réfléchir sur ma triste condition. Car là était la question : quelle était ma condition ? Quelques sous en poche, un sac à moitié vide, la tête pleine de soucis, le cœur saigné à blanc, j’avais pris la fuite, sans dire un mot à qui que ce soit. Un évènement m’avait poussé à fuir et c’est dans un état second que j’avais sauté sur le contrôleur de la gare centrale lui demandant le premier train pour Terminus. Etait-ce l’effet gueule de bois pour que je ne me rappelle plus ce qui s’était passé ou bien avais-je fait usage de ma mémoire gommeuse pour refouler au plus profond de moi-même cette histoire de quête.....

REVE





Moi, c’est sur la plaine marine
Que j’aimerais voler

Comme l’oiseau dessine
J’aimerais composer
La symphonie du vent
Aux courbes érotiques
Les senteurs d’orient
Aux embruns si magiques
Et comme le goéland
Majestueux chef d’orchestre
De ces flots aériens
De l’écume terrestre
Je serai musicien
Immobile et planant
Ne faisant plus un geste
Ce n’est que grâce au vent
Que je pourrais peut être
Vivre un peu de mon temps
Méprisant tout le reste