samedi 4 juillet 2009

Paul VIRILIO: pour en revenir à l'immédiateté

C'est à l'écoute de France inter que j'ai entendu parler Monsieur Paul Virilio, Philosophe de son état, parlant de l'immédiateté, de l'ubiquité et de l'instantanéité.

L'immédiateté, l'ubiquité et l'instantanéité sont des états dans lesquels est plongé l'individu à cause du progrès technologique et de la médiatisation à outrance du monde.

Explication et définition :

Immédiateté : information rapidement collectée et mise à disposition du plus grand nombre grâce à la technologie (internet...)

Ubiquité :
Etre à deux endroits en même temps; ici et la bas, chez moi et sur internet ou au téléphone

Instantanéité:
Très proche de l'immédiateté, a développer car la nuance m'échappe, il est fort possible que ce terme soit utiliser comme synonyme afin de donner plus de force au concept avancé par l'auteur.
L'objectif de la démonstration est de définir et de mettre à jour les conséquences de ces trois états sur l'individu lambda.

Comme c'est un philosophe, il peut s'épargner de nous apporter la preuve de ce qu'il avance ou d'avoir une démarche d'administration de cette dernière et il peut ainsi nous noyer sous une rhétorique qui manie très bien le sous entendu (private jock intellectuel entre gens du même monde que l'on peut repérer à la tendance forcené qu'à cet homme à faire des citations d'auteurs dans ces textes, non que cela soit non pertinent d'user de ce genre de méthode, la citation peut illustrer le propos ou le démontrer, mais son abus noie quelque peut le lecteur et rend confus la compréhension d'un texte. A moins que cela ne cache l'indigence de la pensée et sa pénible capacité à avoir de la profondeur).

Mais revenons en aux conséquences de ces trois états qui nous gouvernent, la conséquence que l'on peut deviner est que cela génère chez l'individu des réponses émotionnelles et uniquement émotionnelles et "il" est dit en ce moment que la réponse émotionnelle ne fait pas fonctionner le cerveau, n'engendre pas de réflexion ou bien qu'elle entraîne l'individu vers la pente savonneuse de la pensée fasciste et totalitaire ou l'y prédispose, (je rappelle qu'Hitler s'est très bien passé d'internet)
En outre la nouveauté, c'est qu'il y a une communion de ce vécu émotionnel de l'évènement, nous vivons tous et en même temps cette émotion et la vitesse de l'information ainsi que son actualisation instantanée nous empêche de prendre un recul nécessaire à une pensée réflexive et réfléchie.
Trois attitudes pour réagir à cela :
Attitude 1
je pense ce que l'on me dit de penser de l'évènement (ceci grâce aux experts et journaliste et politiques et écrivain, essayiste, sportifs en fait tous ceux qui produisent un discours sur l'évènement: "la guerre c'est pas bien, je suis contre", il n'y a pas de fumée sans feu)
Attitude 2
je refuse en bloc ce que l'on me dit de penser (les théories du complot, la contestation permanente, la paranoïa... il n'y a qu'a se pencher sur la théorie développée au sujet du World trade center)

Attitude 3
je ne pense plus et me détourne de la vie de la cité

Il serait intéressant de faire une étude sur les façons de réagir des personnes devant un évènement, et d'essayer d'identifier les idéaux types de réaction, quelles attitudes retrouvent on grâce à cette recherche et de croiser ces idéaux types avec les éléments statistiques basiques (Age, CSP, sexe, lieu de résidence...).

Il est fort possible que les attitudes et réactions se croisent. Mais à partir de là nous aurions matière pour débattre, argumenter, vérifier des hypothèses et non à donner son opinion sur l'air du temps.

lundi 1 juin 2009

Fée divers




Ce mauvais jeu de mots a pourtant un sens puisque pour le journal télévisé et la presse écrite (les médias en somme) la disparition d'un avion, la mort d'une personne, un meurtre abominable (enfin, imaginez quelque chose de très glauque) est un phénomène magique en cela qu'il bouleverse le ronron quotidien et permet de remplir le vide intersidéral de l'information.





En effet, nous pouvons penser que des élections, le cours de la bourse, un phénomène social sur la longueur sont des sujets qui s'épuisent rapidement car non événementiel et difficilement feuilletonnable à loisir.


Alors qu'un crash d'avion, cela permet d'occuper tout l'espace de solliciter les experts en tous genres, les ministres disponibles et surtout d'aller chercher l'info exclusive : l'interview de ceux qui y ont échappé.


Tout cela n'amène rien si ce n'est du divertissement, et le bizarre sentiment de se dire que c'est une chance de ne pas y être.


Journaliste est un bien cruel métier pour qui veut le faire sérieusement.

samedi 23 mai 2009

Bruno ETIENNE

Pour ceux qui connaissent : un bon résumé / aperçu de l'homme et de sa pensée.

http://canalc2.u-strasbg.fr/video.asp?idvideo=2664

jeudi 21 mai 2009

Précisions sur le texte qui suit

Le colloque dont parle B. LAHIRE est une réunion d'intellectuels, médiatiques, écrivains, dans un cadre un peu mondain, la description qui en est faite met en exergue certains traits marquants qui poussent le lecteur à disqualifier les personnes présentes à ce colloque (colloque parisien, où tous se connaissent et ont pour point commun la même superficialité aux yeux du narrateur...).

La conclusion est que la critique sociologique ne souffre pas l'orgueil et la prétention de l'observateur pseudo démystifiant. Au contraire, elle demande une humilité de tous les instants, une ascèse et une discipline capable de refréner les instincts de la hyène et les bas sentiments (colère, envie, frustration, jalousie). ces derniers entraînent trop facilement sur le terrain de la disqualification "défoulante", certes, mais stérile et contre productive.

Ascèse, herméneutique et tripalium comme dirait l'autre (Bruno ETIENNE)

Excellente et élégante analyse

..."Quand on éprouve, comme c’est mon cas, infiniment plus de sympathie pour l’œuvre de Pierre Bourdieu que pour celles des personnes présentes à ce colloque, on aimerait ne pas voir disqualifiée cette œuvre avec des procédés identiques à ceux employés pour critiquer ses adversaires (comme j’ai commencé à en montrer la possibilité). Il me semble qu’il faudrait donc, en matière de critique, aller plus directement au cœur des choses, ce qui signifie : 1) dire que le problème fondamental réside dans le fait que l’on est en profond désaccord avec les idées sur la littérature et les conceptions du travail intellectuel et du monde social que développent les participants au colloque et 2) contre-argumenter systématiquement en déployant le plus explicitement possible ses propres conceptions. Ce qu’il ne faudrait en revanche pas laisser penser, c’est que le différend pourrait être lié au fait que les intervenants sont parisiens, qu’ils se connaissent tous et se citent mutuellement en utilisant leurs prénoms, qu’ils participent par ailleurs à des entreprises (éditoriales, universitaires) communes ou qu’ils organisent des cocktails (« exquis » ou non).Est-ce que mettre au jour les liens institutionnels entre des individus, éclairer leurs intérêts et leurs stratégies ou dévoiler l’entre-soi et les connivences disqualifie nécessairement ces individus, leurs activités et leur vision du monde ? Il me paraît évident que non, dans la mesure où ce type de vérité peut s’établir indépendamment de la nature des activités, des visions du monde et des individus en question. Et il serait tout à fait irréaliste de penser que la vie intellectuelle ou scientifique – quels que soient la qualité et le degré de vertu des acteurs qui y participent – pourrait s’organiser autrement qu’avec des solidarités, des affinités/complicités théoriques, des préférences intellectuelles, des collaborations qui amènent à citer positivement davantage ceux que l’on préfère que ceux que l’on déteste (ce qui me paraît à peu près aller de soi), etc. Et c’est pourtant sur cette confusion de l’objectivation (partielle) et de la dénonciation (disqualification) que repose une grande partie des effets d’un texte comme celui que nous venons d’évoquer, comme de bien d’autres du même genre. Plus la sociologie se fonde sur un combat (quelle que soit sa justesse) politique et social, plus elle prend le risque de glisser de l’objectivation à la dénonciation (ou à l’insulte déguisée, euphémisée) ou, pire encore, de faire passer une disqualification pour une objectivation scientifique. Ni la sociologie, ni la critique sociale ou politique n’ont à gagner à de telles confusions."
Par Bernard Lahire in Objectivation sociologique, critique sociale et disqualification on mouvements.info

lundi 27 avril 2009

dimanche 26 avril 2009


L'immédiateté de l'information c'est la mort de la connaissance

C'est pourquoi le commentaire de l'actualité se faisant n'amène pas ou peu une plus value à la connaissance du monde qui nous entoure, (c'est surtout intéressant pour ceux qui en maîtrise le langage).
A cela s'ajoute l'effet dévastateur de la vitesse de l'information et de l'empilement à l'infini des nouvelles qui procure un sentiment de vertige annihilant toute volonté de développer un esprit critique.

Ne pas confondre esprit critique et opinion personnelle.

L'opinion personnelle est un fantasme du même acabit que le concept d'individu

l'esprit critique c'est: questionner les évidences, débusquer les essentialismes et les naturalismes, chercher la preuve et faire oeuvre de vérification.

Quel programme pour ce "blogge" ?

Une question me taraude depuis toujours: la disqualification
c'est-à-dire quels sont les ressorts de la disqualification d'un discours ou d'une personne, d'un comportement.
Il ne faut pas confondre échange d'arguments, discussion, voir débat qui je le pense doivent être soumis au sacrosaint principe de l'administration de la preuve dont le but est l'expression et l'accord de tous sur une vérité incontestable (c'est la démarche scientifique)
et la joute oratoire.
Cette dernière, dont raffole la scène médiatique (TV, presse, radio), est régie par le principe suivant : gagner le duel donc de mobiliser toutes les armes possibles pour rendre le discours de l'autre "nul", c'est à dire sans aucun effet et vêtu des oripeaux du vaincu.
C'est dans ce cadre là que la disqualification est une technique redoutable et très usité par nombre de personnes qui use leurs fonds de pantalon dans les enceintes médiatiques.

Il s'agit donc de définir précisément ce qu'est un discours disqualifiant à quelle méthodes et techniques fait il appelle, qui l'utilise, dans quelle mesure et pour quels effets? et quelles en sont les conséquences sur les récepteurs que nous sommes dans notre compréhension et vison du monde (cosmogonie pour les intimes)?
A suivre....
LE message sur le scoop était une réaction à chaud à l'époque de la fausse mort de P. Sevran.
Évidemment il y a plus d'emportement non mesuré que d'analyse dans ce petit texte;
pour autant cela n'enlève rien au fait que lorsque je consulte les nombreux médias d'information et d'opinion qui sont à notre disposition aujourd'hui j'ai mille fois l'occasion de hurler mon désespoir voire ma colère dans les meilleurs jours. Ce blogge (je n'aime pas écrire ou dire blog ça fait trop vrai) va récupérer nombre de mes humeurs assassines et néanmoins argumentées.
"Le plaisir de se sentir malin, démystifié et démystificateur, de jouer les désenchantés désenchanteurs, est au principe de beaucoup d’erreurs scientifiques."
P. Bourdieu, Raisons pratiques. Sur la théorie de l’action.
LE SCOOP
OU COMMENT REVENIR SUR UN FAIT MARQUANT DU JOURNALISME D’AUJOURD’HUI

Que penser d’une personne qui se veut professionnel et qui ne vérifie pas ses sources par peur de manquer le scoop ?
Pourquoi M.Elkabach attend le journal de 19 H, avant de prendre le risque de donner l’information, pourquoi pas plus tôt ou plus tard, ou bien le lendemain ?
Parce que, peut être, c’est une édition avec beaucoup d’auditeurs, un moment où les annonceurs payent cher leur passage à l’antenne (il faudrait des données précises sur ces éléments), mais surtout, il y avait la crainte de ne pas être les premiers, les premiers à faire un bon coup et dire implicitement aux concurrents, financeurs (et auditeurs de façon secondaire), : « Voyez comme nous sommes les meilleurs découvreurs d’informations, de scoops. Car l’excellence est ici et pas ailleurs, la nouveauté et la vitesse à laquelle on la met en avant.

Avoir cette primeur qui fait briller et de dire aux téléspectateurs et auditeurs : « nous avons en exclusivité l’information… » comme si les auditeurs ou téléspectateurs voulaient, désiraient ardemment être informé au plus vite et que la reconnaissance du professionnalisme passer par cette aptitude à dégainer le premier.

Autres preuves que le monde du journalisme tourne sur lui-même et se regarde essentiellement le nombril afin de répondre à des fins purement mercantiles.
Audimat = annonceurs = financements, donc pseudo indépendance et autonomie de ton. La célèbre liberté de ton que confèrerait l’indépendance vis à vis du monde politique ou économique !!! Le monde des médias serait pur et parfait loin des influences de ces deux mondes, guidé par le soucis de vérité et d’objectivité et complètement soustrait aux logiques de l’économique /mercantile et du politique électoraliste.
Car faire de l’hyper rentabilité est incompatible, c’est mon avis, avec cet impératif d’objectivité et de vérité. Je m’explique : si les lois de l’économie dominent le monde journalistique et la production des articles/documentaires/reportages/émissions…la rentabilité devient le maître mot, donc l’audience, l’audimat, alors pourquoi s’embarrasser de considérations qui peuvent, dans nombres de cas, aller à l’encontre de cet impératif économique (et ce ne sont pas les abonnements qui font vivre les entreprises médiatiques). L’épisode Sevran en est la démonstration éclatante et le relais trop facile qu’il a trouvé dans d’autres médias dont France 2 (émission « navrante » de Ruquier par exemple) prouve que la véracité des informations est vraiment la dernière préoccupation de certains journalistes. D’ailleurs, c’est désopilant de voir que M. Ruquier (paix à son quotient intellectuel) tout du moins le rôle qu’il joue à l’écran (il faudrait interroger une équipe de psychologue pour trancher définitivement la question qui est de savoir si l’homme privé est tout aussi intelligent que l’homme public, laissons-lui le bénéfice du doute…) a déclaré que la source de l’information « Sevran » était une dépêche AFP (organisation sacrée dans le monde journalistique, caution ultime de la vérité, Vous connaissez le dicton bien connu : « si c’est l’AFP, c’est que c’est vrai, pas la peine de vérifier ») avant de s’épancher sur la personne, entre parenthèse formidablement raciste, prétendument décédée. Vous pourriez remarquer à juste titre que nous pouvons nous interroger sur le statut de journaliste de cet animateur et de ces sbires.


Autre fait troublant, dans le Monde du 06 mai que lit-on dans un petit encart dans la page consacrée à : je vous le donne « Emile » Economie et médias : « Europe 1 mise en demeure par le CSA » 12 lignes d’une information descriptive. Y a t-il eu des commentaires sur la façon dont on fait, dont on est journaliste, quel est le système qui organise ce monde, quels sont ces principes de fonctionnement, doit-on les remettre en question ou simplement les questionner ? A priori cela ne fait pas débat, cela serait un accident et ne reflèterait qu’une pratique déviante, anecdotique qui n’impose aucune introspection, c’est vrai il y a les bons et les mauvais professionnels, il n’est pas possible d’avoir des gens compétents et vertueux partout. Le problème est que le responsable n’est pas un pigiste ou un journaliste sans pouvoir qui a commis cet « impair », c’est un homme de pouvoir, un donneur d’ordre, une personne qui définit une ligne éditorial.
Ce qui est curieux, c’est que dans la vraie vie professionnelle, il est commun d’appeler çela une faute professionnelle grave et qu’en général la porte n’est pas très loin. Alors pourquoi pas de sanction ? (Je n’appelle pas une mise en demeure, une sanction, c’est tout au plus une action guidée par le principe du : faisons semblant d’être outré et d’être les garants de l’intégrité d’une profession ; il aurait été mal vu et venu de ne pas réagir, donc le CSA a assuré le minimum).

De son côté le groupe Lagardère en la personne de M.Quillot doit saluer la prise de risque de M. Elkabach et se dire que c’est ce genre de coup( lorsqu’il est réussi) qui peut contribuer à faire gonfler les bénéfices et attire les annonceurs

Le soucis, c’est que les erreurs de ce type sont légions et la pratique journalistique est toujours mue par ce principe de la chasse au scoop, ou tout du moins avoir la primeur, l’exclusivité, le traitement de l’information après importe peu finalement.
Par ailleurs, et pour confirmer cette hypothèse, nous aurions pu constater que, après le vrai /faux décès, les journaliste se serait empressés d’avoir la primeur, l’exclusivité du témoignage des personnes les pus proches de M. Sevran, la personne qui en parlerai le mieux ou de la façon la plus inédite voir croustillante. Pour appuyer mon propos, il suffit de se pencher sur le traitement médiatique des décès de personnalités et de s’apercevoir que ces pratiques sont avérées

La concurrence entre les journalistes et les organes médiatiques prend la forme d’une concurrence temporelle pour le scoop, pour être le premier
Personne ne lit autant les journaux que les journalistes, pour les journalistes la lecture des journaux concurrents est indispensable ainsi qu’une sorte de revue de presse qui devient un instrument de travail. Il est essentiel de faire mieux que la concurrence de ne pas passer à côté des unes des autres journaux, de couvrir ce que couvre l’autre en dehors de toutes considérations intellectuelles qui mêlerait introspection et réflexion sur son métier. L’essentiel est d’être le premier sur l’événement quitte à le construire de toutes pièces. Avoir la primeur, l’exclusivité sont les leitmotivs primordiaux à l’aune desquels le journalisme agit et réagit. Il s’agit également d’insérer dans la forme et le pseudo commentaire réflexif une différence qui va permettre aux auteurs de l’article de la une ou du documentaire et reportage, d’affirmer Nous sommes différents, Nous, nous faisons de l’information les autres ce n’est pas pareil ! C’est de l’opinion, de la désinformation, de la discussion du café du commerce… ».
Il est malheureusement navrant de constater cela …